Luca Wyss

 
août 10th, 2011

www.lucawyss.com

«[...] un lore : un vieux mot anglais qui désigne un tissu de savoirs et de récits transmis par la tradition. [...] Le propre du lore est d’être le produit d’une multiplicité de circulations entre les lieux, les conditions, les races et les règnes. Cela veut dire aussi que ce propre est de circuler et de faire circuler les récits et les gestes, les images et les signes. Les faire circuler, cela veut dire non seulement leur faire connaître de nouveaux territoires, mais aussi les faire partager par des groupes qui peuvent en faire des usages inverses ou des usages pris eux-mêmes entre des pôles opposés.»1


“Mon travail est à la poursuite d’un lore, d’une culture. C’est une recherche d’identité. Cette recherche est tant personnelle que politique. Ce lore se construit de gestes, mots, rythme qui parcoure l’espace méditerranéen. Je capture, enregistre ces traces. Je les tisse ensemble pour en faire un réseau. Ce réseau est une fiction. Je compose un réel avec ces fragments. Cette culture orale, par sa capacité à dépasser le rationnel, à faire du mythe une vision du réel, est une «nouvelle façon de voir, d’entendre, de penser, d’aimer»2, de «dessiner un nouveau paysage du possible»3.” (Luca Wyss, Octobre 2010)

1- Jacques Rancière, Préface au livre Peaux blanches, masques noirs de William Lhamon Jr, 2008.
2 – Michael Hardt, The production of the common, 2010.
3 – Jacques Rancière, Le spectateur émancipé, 2008.